Jour 148

Le pouvoir de l'unité

Sagesse Psaume 68,8-15
Nouveau Testament Jean 17,6-26
Ancien Testament 1 Samuel 19,1-20,42

Introduction

Dans le camp de concentration de Buchenwald, 56’000 personnes ont été mises à mort par un régime totalitaire qui voyait en la foi chrétienne une menace pour son idéologie. Un groupe de cellules dans le camp était réservé aux prisonniers jugés particulièrement dangereux ou à risque. Paul Schneider, un pasteur luthérien appelé “le prédicateur de Buchenwald“, a été placé dans ce bloc de cellules spéciales parce que même depuis la petite fenêtre de sa cellule, il proclamait haut et fort l'Évangile de Jésus-Christ – au mépris des ordres des gardes de la Gestapo.

Otto Neururer, un prêtre catholique dont le travail en faveur des Juifs et d'autres prétendus “indésirables“ avait fait de lui une menace pour les seigneurs de la guerre nazis, a également été placé dans ce bloc. Lui aussi s’est mis, au nom de Jésus, au service de ses compagnons de cellule dans le camp de concentration, jusqu'à ce qu'il soit crucifié la tête en bas.

Dans l'unité, ces deux hommes, l'un catholique et l'autre protestant, ont témoigné ensemble de leur Seigneur commun – Jésus-Christ. L'unité est une réalité si puissante.

Sagesse

Psaume 68,8-15

8 Ô Dieu, tu es sorti devant ton peuple,
tu as avancé dans le désert.
9 À ce moment-là, la terre a tremblé, le ciel a versé toute son eau,
devant toi, Dieu du Sinaï, devant toi, Dieu d’Israël.
10 Ô Dieu, tu as fait tomber une pluie abondante,
et tu as rendu la vie à ton peuple sans force.
11 C’est dans ton pays que ton peuple s’est installé.
C’est toi, Dieu très bon, qui as préparé ce pays pour les malheureux.
12 Le Seigneur dit une parole,
et une foule de messagères annoncent cette bonne nouvelle :
13 « Ils fuient, ils fuient, les rois des armées ennemies ! »
Les femmes restées à la maison distribuent les richesses qu’ils abandonnent.
14 Est-ce que vous resterez couchés au camp ?
Les ailes de la colombe se couvrent d’argent
et ses plumes ont un reflet d’or vert.
15 Quand le Tout-Puissant a chassé les rois de tous côtés,
il a neigé sur le Mont-Sombre.

Commentaire

Le peuple et la terre

David réfléchit sur l'exode, le mont Sinaï et la conquête de Canaan. Voilà quelques-uns des moments forts de l'histoire du peuple de Dieu, lorsqu'il était véritablement uni.

Ce passage vise à mettre en lumière d'où cette bénédiction et cette unité proviennent initialement – de Dieu. C'est un psaume d'action de grâce et de louange offertes à Dieu, pour toutes les choses qu'il a faites. Il célèbre son leadership (v.8), son pouvoir (vv.9-10), sa générosité, sa justice (vv.10-11) et ses victoires (vv.12-15).

Dieu avait conduit le peuple vers la terre promise. Pourtant, aujourd'hui, dans cette même région du monde, le défi de l'unité est grand. La recherche de la paix au Moyen-Orient reste l'un des plus grands défis auxquels notre monde soit confronté.

Prière

Seigneur, merci pour ton amour pour tous. Je prie pour la paix et l'unité dans les pays du Moyen-Orient déchirés par la guerre. Je te rends grâce d'être la source et le fondement de l'unité.

Nouveau Testament

Jean 17,6-26

6 « J’ai fait connaître ton nom aux hommes. Tu les as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont obéi à ta parole. 7 Maintenant, tout ce que tu m’as donné, ils savent que cela vient de toi. 8 En effet, je leur ai donné les paroles que tu m’as données. Ils les ont reçues, ils savent vraiment que je suis venu de toi et ils croient que tu m’as envoyé.

9 « Moi, je prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde, mais je prie pour ceux que tu m’as donnés. Oui, ils sont à toi. 10 Tout ce qui est à moi est à toi. De même, tout ce qui est à toi est à moi, et ma gloire apparaît en eux.

11 « Maintenant, je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le monde. Et moi, je vais auprès de toi. Père saint, garde-les par la force de ton nom, le nom que tu m’as donné. Ainsi, ils seront un, comme toi et moi, nous sommes un. 12 Quand j’étais avec eux, je les ai gardés par la force de ton nom, le nom que tu m’as donné. Je les ai protégés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sauf celui qui devait se perdre. Ainsi ce qui est écrit dans les Livres Saints s’est réalisé.

13 « Maintenant, Père, je vais auprès de toi. Mais, je dis ces paroles dans le monde, pour qu’ils aient en eux-mêmes ma joie, une joie totale. 14 Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a détestés. En effet, ils n’appartiennent pas au monde, comme moi, je n’appartiens pas au monde. 15 Je ne te demande pas de les retirer du monde mais je te demande de les protéger du Mauvais. 16 Ils n’appartiennent pas au monde, comme moi, je n’appartiens pas au monde. 17 Fais qu’ils soient entièrement à toi par la vérité. Ta parole est la vérité. 18 Tu m’as envoyé dans le monde, de la même façon, je les envoie dans le monde. 19 Pour eux, je m’offre moi-même entièrement à toi. Alors, ils seront, eux aussi, entièrement à toi par la vérité.

20 « Je ne prie pas seulement pour mes disciples. Je prie aussi pour ceux qui croiront en moi à cause de leur parole. 21 Que tous soient un ! Père, tu vis en moi et je vis en toi. De la même façon, que tous soient un en nous, ainsi le monde croira que tu m’as envoyé.

22 « Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée. Alors ils seront un, comme nous sommes un, 23 moi en eux et toi en moi, ainsi ils seront parfaitement un. Alors le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les aimes comme tu m’aimes.

24 « Père, tu me les as donnés. Je veux qu’ils soient, eux aussi, avec moi, là où je vais. De cette façon, ils verront ma gloire, la gloire que tu m’as donnée. En effet, tu m’as aimé avant la création du monde. 25 Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi, je t’ai connu, et mes disciples ont reconnu que tu m’as envoyé. 26 Je leur ai fait connaître ton nom et je vais encore te faire connaître à eux. Ainsi, l’amour que tu as pour moi sera en eux, et moi aussi, je serai en eux. »

Commentaire

L'Église et le monde

Dans les évangiles, il est fréquemment question de la vie de prière de Jésus. Mais ce n'est qu'en de rares occasions que nous sommes précisément informés de ce qu'il a demandé. Dans cette grande prière de Jésus, avant qu'il ne sorte pour faire face à la croix, nous découvrons quelles sont ses priorités.

Jésus prie non seulement pour ses disciples, mais aussi pour ceux qui croiront dans le futur – cela signifie qu'il prie pour toute l'Église - ce qui nous inclut vous et moi (v.20).

Cette prière est marquée par le thème de l'unité. Non seulement Jésus prie pour l'unité entre ses disciples (v.11), mais il prie aussi pour l'Église (v.20). Il prie pour une unité comparable à celle qui unit la Trinité : « pour qu’ils soient un comme nous sommes un » (v.11) (TOB).

  1. L’objectif de l'unité est la grande mission de Jésus

    Jésus a prié pour une unité absolue afin que le monde puisse croire (v.23) et connaître l'unité avec Dieu (vv.21,24). L'un des plus grands obstacles à la foi religieuse est la désunion au sein de l'Église. En politique, dès qu'un parti politique est désuni, il perd de sa popularité. Cela arrive dans le monde laïc et plus encore dans l'Église. Jésus dit qu'il a protégé ses disciples et les a gardés en sécurité « pour qu’ils soient un » (v.11). Il prie maintenant pour les protéger du malin (v.15) qui cherchera à les diviser.

    Lorsque les églises se querellent entre elles, les gens y perdent tout intérêt. A l'inverse, lorsque les églises s'unissent, c'est très attrayant. C'est une source de joie. Les disciples de Jésus ne sont pas censés être malheureux. Jésus prie « pour qu'ils aient en eux-mêmes ma joie, une joie totale » (v.13). La joie vient de l'unité. La désunion est une voleuse de joie. L'unité est puissante.

  2. L’outil de l'unité c’est le Saint-Esprit de Jésus

    Jésus prie pour votre sainteté. Jésus prie : « Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité » (v. 17) (TOB). La sainteté vient de la vérité. La vérité se trouve dans la parole de Dieu. C'est pourquoi il est si important de s'imprégner de la parole de Dieu.

    La sainteté vient quand vous accueillez celui qui est Saint, l'Esprit de Vérité qui vient habiter en vous.

    Jésus prie, « afin que… je sois moi-même en eux » (v.26) (NFC). C'est la réalité la plus extraordinaire du Nouveau Testament – le fait que Jésus vienne vivre en vous par l'Esprit Saint. Le même Esprit Saint vit dans tous les chrétiens, quelle que soit leur église ou leur confession. Le Saint-Esprit nous unit.

  3. Le signe de l'unité c’est l'amour de Jésus

    Jésus prie, « Ainsi, l'amour que tu as pour moi sera en eux » (v.26). Quel amour pourrait être supérieur à l'amour que Dieu le Père a pour Jésus son Fils ? La prière de Jésus pour vous, c’est que dans votre cœur vous ayez pour les autres chrétiens, les autres parties du corps du Christ, le même amour que Dieu le Père a pour Jésus.

  4. La mesure de l'unité c’est la visibilité de Jésus

    On parle parfois d'“unité invisible“. Mais Jésus n'a pas prié pour une unité invisible. Il n'a pas non plus prié pour que nous soyons “presque unis“. Il a prié pour « qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé » (v.23) (TOB). Il veut que l'Église soit totalement et de manière visible unie.

    Ce sera le cas un jour (voir Éphésiens 1,9-11). En attendant, alors que nous construisons des ponts, travaillons ensemble et réunissons-nous avec des chrétiens de différentes parties de l'Église. Alors que les cœurs et les esprits se lient ensemble en communion avec Jésus, nous pouvons voir, comme à Buchenwald, les signes visibles de notre unité invisible.

Prière

Seigneur, merci pour la façon dont le Saint-Esprit nous rassemble. Puissions-nous voir de plus en plus de signes d'unité visible pour que le monde croie.

Ancien Testament

1 Samuel 19,1-20,42

Jonatan défend David contre Saül

19 Saül a l’intention de faire mourir David. Il parle de son projet à son fils Jonatan et à tous ses ministres. Or, Jonatan, le fils de Saül, aime beaucoup David. 2 Il le prévient en disant : « Saül, mon père, veut te faire mourir. Fais très attention demain matin ! Cache-toi et reste où tu es ! 3 Moi, je sortirai avec mon père et je l’accompagnerai dans le champ où tu seras caché. Je parlerai de toi à mon père. Je verrai comment il réagit et je te le dirai. »

4 Jonatan dit du bien de David à Saül, son père. Puis il ajoute : « Toi, qui es roi, ne commets pas de péché contre ton serviteur David. Il n’a pas commis de péché contre toi. Au contraire, il a toujours agi pour ton bien. 5 Il a risqué sa vie pour tuer le Philistin Goliath. Et ce jour-là, le Seigneur a donné une grande victoire à Israël. Tu as vu cela et tu étais très heureux. En versant le sang d’un innocent, en faisant mourir David sans raison, tu commettrais un péché. Pourquoi donc ? » 6 Saül écoute Jonatan et il dit : « Par le Seigneur vivant, personne ne fera mourir David, je le jure ! » 7 Alors Jonatan appelle David. Il lui raconte tout ce qu’ils ont dit. Jonatan conduit David auprès de Saül, et David revient au service du roi comme avant.

Grâce à Mikal, David échappe à la mort

8 La guerre reprend. David part combattre les Philistins. Leur défaite est si grande qu’ils fuient devant David.

9 Un jour, un esprit mauvais envoyé par le Seigneur entre dans Saül. Il est assis dans sa maison et tient sa lance à la main. David est en train de jouer de la cithare. 10 Saül cherche à clouer David au mur avec sa lance. Mais David évite le coup, et la lance se plante dans le mur. David fuit et il échappe à la mort cette nuit-là. 11 Saül envoie des gens à la maison de David pour le surveiller et pour le tuer le matin. Mais Mikal, la femme de David, le prévient : « Si tu ne t’échappes pas cette nuit, demain tu seras mort. » 12 Alors elle le fait descendre par la fenêtre, et David s’enfuit pour sauver sa vie. 13 Mikal prend une statue en bois et elle la met dans le lit de David. Elle prend une moustiquaire faite de poils de chèvre. Elle la met à la tête du lit et elle couvre la statue avec une couverture. 14 Quand les gens de Saül viennent pour arrêter David, Mikal leur dit : « Il est malade. » 15 Saül envoie ses gens une deuxième fois. Il leur dit : « Retournez voir David. Ramenez-le chez moi dans son lit, pour que je le tue. »

16 Les gens du roi reviennent chez David. Ils trouvent la statue dans son lit, et la moustiquaire étendue à la tête du lit. 17 Saül demande à Mikal : « Tu m’as trompé. Pourquoi ? Tu as laissé mon ennemi s’échapper. Pourquoi donc ? » Mikal répond : « C’est lui qui m’a dit : “Laisse-moi partir, sinon je devrai te tuer.” »

Saül poursuit David à Nayoth

18 David a réussi à s’échapper. Il arrive chez Samuel à Rama et il lui raconte tout ce que Saül lui a fait. Alors ils vont ensemble habiter à Nayoth. 19 Saül apprend que David se trouve à Nayoth, près de Rama. 20 Il envoie des gens pour l’arrêter. Mais ceux-ci voient un groupe de prophètes en transe, et Samuel est debout à leur tête. Alors l’esprit de Dieu saisit les envoyés de Saül et ils entrent en transe, eux aussi. 21 Quand Saül apprend cela, il envoie d’autres gens, mais ils entrent en transe, eux aussi. Saül envoie un troisième groupe, et la même chose se passe. 22 Alors Saül part lui-même pour Rama et il arrive à la grande citerne qui se trouve à Sékou. Il demande : « Où sont Samuel et David ? » On leur répond : « À Nayoth, près de Rama. » 23 Il va là-bas. L’esprit de Dieu saisit aussi Saül, et il continue à marcher en étant en transe jusqu’à son arrivée à Nayoth, près de Rama. 24 Lui aussi, il enlève ses vêtements et il entre en transe devant Samuel. Puis il tombe, nu. Il reste ainsi toute la journée et toute la nuit. C’est pourquoi on dit : « Est-ce que Saül, lui aussi, est devenu prophète ? »

Jonatan protège David

20 David s’enfuit de Nayoth, qui est près de la ville de Rama. Il vient trouver Jonatan, le fils de Saül. Il lui demande : « Qu’est-ce que j’ai fait ? Quel est mon crime ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal contre ton père ? Il veut me tuer. » 2 Jonatan lui répond : « Sûrement pas ! Tu ne vas pas mourir. Chaque fois que mon père veut faire quelque chose, il me prévient d’abord. Et cette fois-ci, il ne m’a rien dit. Ce n’est donc pas possible ! » 3 David lui dit encore : « Pourtant, c’est la vérité, je le jure ! Seulement, ton père sait très bien que je suis ton ami. Il s’est peut-être dit : “Si Jonatan apprend cela, il va être trop triste.” Mais je le jure par le Seigneur vivant et par ta vie, je suis à deux pas de la mort. » 4 Alors Jonatan demande à David : « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Qu’est-ce que tu veux ? » 5 David répond : « C’est demain la fête de la nouvelle lune. Au repas, je dois normalement m’asseoir près du roi. Mais si tu me donnes l’autorisation de partir, je vais me cacher dans les champs pendant deux jours, jusqu’au soir du deuxième jour. 6 Si ton père remarque mon absence, tu lui diras : “David m’a demandé la permission d’aller rapidement chez lui à Bethléem. Il voulait participer au sacrifice annuel avec toute sa famille.” 7 S’il dit : “C’est bien”, je ne risque rien. Mais s’il se met en colère, tu auras la preuve qu’il a vraiment décidé de me tuer. 8 Montre ta bonté envers moi, puisque tu as fait un pacte d’amitié avec moi devant le Seigneur. Au contraire, si je suis coupable de quelque chose, tue-moi toi-même. Pourquoi m’amener devant ton père ? » 9 Jonatan dit : « Sûrement pas ! Si j’apprends que mon père a décidé de te faire du mal, je te le dirai, je le jure ! » 10 David lui demande : « Et si ton père te donne une réponse inquiétante, qui va me prévenir ? » 11 Jonatan dit à David : « Viens, allons dehors. » Et ils vont tous les deux dans les champs.

12 Jonatan dit encore à David : « Par le Seigneur, Dieu d’Israël, je te promets que demain ou après-demain, je poserai des questions à mon père sur ses intentions. Si tout va bien pour toi, je n’enverrai personne pour te le dire. 13 Mais si mon père veut vraiment te tuer, que le Seigneur me punisse très sévèrement si je n’envoie personne pour te prévenir ! Je te laisserai partir et tu pourras t’en aller sans souci. Je prie le Seigneur d’être avec toi, comme il a été avec mon père. 14 Plus tard, si je suis encore vivant, occupe-toi de moi avec la bonté du Seigneur. Alors je ne mourrai pas. 15 Et si je meurs, continue à montrer de la bonté à ma famille, même quand le Seigneur détruira tous tes ennemis un à un, sur cette terre ! » 16 Alors Jonatan fait un accord d’amitié avec David et avec sa famille. Il dit : « Que le Seigneur se venge des ennemis de David ! » 17 Jonatan demande aussi à David de faire un serment au nom de son amour pour lui. En effet, Jonatan aime David de tout son cœur.

18 Jonatan lui dit encore : « Demain, à la fête de la nouvelle lune, les gens verront que tu n’es pas là, car ta place sera vide. 19 Après-demain, tu iras jusqu’à l’endroit où tu t’es caché la dernière fois. Tu te cacheras derrière le tas de pierres qui se trouve là-bas. 20 Et moi, je vais lancer trois flèches dans cette direction, comme si je visais quelque chose. 21 Ensuite, je vais envoyer mon jeune serviteur pour les prendre. Si je lui dis : “Regarde, les flèches ne sont pas très loin de toi, prends-les vite !”, cela veut dire que tout va bien pour toi, et que tu peux revenir. Il n’y aura pas de danger, je le jure par le Seigneur vivant. 22 Mais si je lui dis : “Les flèches sont encore plus loin !”, alors va-t’en. En effet, le Seigneur veut que tu partes. 23 Le Seigneur nous aidera à rester toujours fidèles au pacte d’amitié que nous avons fait, toi et moi. » 24 Alors David va se cacher dans les champs.

Le soir de la nouvelle lune, le roi Saül prend place à table pour le repas. 25 Comme d’habitude, il s’assoit sur le siège qui lui est réservé, contre le mur. Le général Abner s’assoit à côté de lui, et Jonatan en face de lui. Mais la place de David reste vide. 26 Ce jour-là, Saül ne dit rien. Il pense : « David n’est pas là. C’est un hasard. Peut-être qu’il n’est pas pur. » 27 Mais le jour suivant, deuxième jour de la fête, la place de David est encore vide. Et Saül demande à son fils Jonatan : « Hier et aujourd’hui, David n’est pas venu au repas. Pourquoi donc ? » 28 Jonatan répond : « David m’a demandé la permission d’aller à Bethléem. 29 Il m’a dit : “Laisse-moi partir, nous avons un sacrifice de famille là-bas, et mon frère me demande de venir prendre part à ce sacrifice. Si je suis ton ami, permets-moi d’aller voir ma famille.” Voilà pourquoi David n’est pas venu au repas de fête chez toi. »

30 Saül se met en colère contre Jonatan et il lui dit : « Fils de chienne ! Je le sais, tu as pris pour ami ce fils de Jessé. C’est ta honte et celle de ta mère ! 31 Mais écoute bien ceci : tant que David est vivant, tu ne seras pas en sécurité. Tu ne pourras pas être roi. C’est pourquoi fais-le arrêter, et qu’il vienne ici, car il mérite la mort ! » 32 Jonatan lui demande : « Pourquoi est-ce qu’il doit mourir ? Qu’est-ce qu’il a fait de mal ? » 33 Saül lève sa lance contre Jonatan pour le frapper. Alors, Jonatan comprend que son père est vraiment décidé à tuer David. 34 Le deuxième jour de la fête, Jonatan refuse de manger et il quitte la table, très en colère. En effet, il est triste, parce que son père a gravement insulté David.

35 Le matin du jour suivant, Jonatan sort dans les champs et il se rend à l’endroit fixé avec David. Un jeune serviteur l’accompagne. 36 Jonatan lui dit : « Cours en avant ! Tu ramasseras les flèches que je vais tirer. » Le serviteur court en avant, et Jonatan tire une flèche de façon à le dépasser. 37 Quand le serviteur arrive là où la flèche est plantée, Jonatan lui crie : « Est-ce que la flèche n’est pas encore plus loin ? 38 Allons, dépêche-toi, ne t’arrête pas ! » Le serviteur ramasse la flèche et il revient vers Jonatan. 39 Le serviteur ne sait pas ce qui se passe. Seuls Jonatan et David comprennent. 40 Jonatan remet son arc et ses flèches à son serviteur et il lui dit de les rapporter en ville. 41 Alors, le serviteur part, et David sort de sa cachette derrière le tas de pierres. Il s’incline trois fois jusqu’à terre devant Jonatan. David et Jonatan s’embrassent et ils pleurent beaucoup tous les deux. 42 Ensuite, Jonatan dit à David : « Va en paix ! Et souviens-toi du pacte d’amitié que nous avons fait au nom du Seigneur. Nous avons dit : “Que le Seigneur nous permette de rester toujours fidèles à ce pacte, toi et moi, et nos enfants après nous !” »

Commentaire

Les amis et les concurrents

En politique, dans le domaine des affaires ou même dans la vie de l'église, deux personnes qui sont de grands amis peuvent aussi se retrouver en compétition pour le même poste. Comment devons-nous gérer la tension entre nos ambitions et nos amitiés ?

L'amitié entre David et Jonathan était remarquable. Ils étaient rivaux pour le trône. Ils avaient toutes les raisons de s'envier et de se détester. Pourtant, Jonathan aimait David « comme lui-même » (20,17) (TOB). Ce type d'amour que Jésus a commandé, est le plus grand amour qu'une personne puisse avoir pour une autre (Matthieu 22,39).

En revanche, Saül était rempli de jalousie. La jalousie commence par la comparaison avec les autres – la comparaison de ce que nous avons accompli avec les réalisations de notre entourage. La jalousie a le pouvoir de priver temporairement quelqu'un de ses sens. Lorsque Jonathan fait remarquer à son père Saül que David ne lui a pas fait de mal et lui a été d’un grand bénéfice, et qu'il serait tout à fait erroné de tuer un innocent, Saül dit : « Par le Seigneur vivant, personne ne fera mourir David, je le jure ! » (1 Samuel 19,6)

La logique, et des arguments raisonnables peuvent convaincre une personne qui est saisie de jalousie. Cependant, la jalousie est si puissante qu'une fois qu'elle s'empare d'une personne, comme ce fut le cas avec Saül, elle devient incontrôlable, on ne peut plus l'arrêter. Comme l'a dit Shakespeare dans Othello, “C'est le monstre aux yeux verts qui tourmente la proie dont il se nourrit.“

David et Jonathan s'aimaient. Jonathan « aimait beaucoup David » (v.1) (TOB) et il parlait « en faveur de David » (v.4) (TOB). Jonathan a même dit à David : « Ce que tu désires, je le ferai pour toi » (20,4) (TOB). Quel bel engagement à prendre envers un ami ! Leur engagement mutuel a pris la forme d'une « alliance » (v.16) (Colombe) qui incluait jusqu’à leurs descendants (v.42). Et Jonathan « fit encore prêter serment à David, dans son amitié pour lui, car il l’aimait comme lui-même » (vv.16-17) (Colombe)

En raison de sa jalousie, « Saül se met en colère contre Jonathan » (v.30). Jonathan savait que son père avait l'intention de tuer David (v.33) et « en colère, se leva de table ». (v.34) (TOB)

La différence entre la colère de Saül et celle de Jonathan réside dans le fait que celle de Saül était infondée et engendrée par la jalousie. La colère de Jonathan était une colère juste ; « il est triste, parce que son père a gravement insulté David » (v.34). La colère n'est pas toujours mauvaise – mais il nous faut examiner attentivement nos motivations.

David et Jonathan n'ont pas eu honte de montrer leur affection l'un pour l'autre : « David et Jonathan s'embrassent et ils pleurent beaucoup tous les deux » (v.41). Les pleurs peuvent être perçus par certains comme un signe de faiblesse, mais ils n’en ont pas eu honte. Ils ont pleuré ouvertement et montré leur amour l'un pour l'autre. C'est un modèle puissant d'amitié, d'amour et d'unité. Le mariage est l'une des réponses de Dieu à la solitude. L'amitié étroite en est une autre.

C'est cet amour et cette amitié qui ont conduit Jonathan à être totalement loyal, solidaire et protecteur en dépit du fait qu'il était rival pour le trône.

Prière

Seigneur, aide-nous à être disposés et capables d'aimer nos amis et nos voisins comme nous-mêmes. Permets que les gens trouvent une réponse à la solitude dans l'amour, l'affection et l'unité de la communauté ecclésiale, de l'église locale.

Pippa ajoute

1 Samuel 19,1-2

« Saül a l'intention de faire mourir David. Il parle de son projet à son fils Jonathan et à tous ses ministres. Or, Jonathan, le fils de Saül, aime beaucoup David. Il le prévient en disant : "Saül, mon père, veut te faire mourir. Fais très attention demain matin ! Cache-toi et reste où tu es !" »

David avait des difficultés. Il avait fidèlement servi Dieu et Saül son roi. Pourtant quoi qu'il fasse, il ne parvenait pas à plaire à son patron (Saül). La seule chose que David pouvait faire était de continuer à faire ce qui était juste. Il n'a pas cherché à se venger ni à obtenir justice. Pour finir, Dieu lui a donné raison.

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Références

William Shakespeare, Othello, Acte III, Scène iii.

Sauf indication contraire, les citations bibliques sont tirées de La Bible Parole de Vie © Société biblique française – Bibli’O, 2000.

Les extraits marqués (Colombe) sont tirés de La Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978.

Les extraits marqués (NFC) sont tirés de La Bible Nouvelle Français courant © Société biblique française – Bibli’O, 2019.

Les extraits marqués (TOB) sont tirés de La Traduction Œcuménique de la Bible © Société biblique française – Bibli’O et Editions du Cerf, 2010.

Les extraits marqués (MSG) sont traduits de la Message.

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