Jour 94

Comment aimer

Sagesse Psaume 40, 10-18
Nouveau Testament Luc 9,28-56
Ancien Testament Nombres 35,1-36,13

Introduction

Quatre balles ont atteint le pape Jean-Paul II – deux d'entre elles se sont logées dans le bas de son intestin, les autres ont touché sa main gauche et son bras droit. Cette tentative d'assassinat du Pape en mai 1981, le blessa gravement et lui fit perdre beaucoup de sang – sa santé ne fut plus jamais la même. En juillet 1981 l'auteur, Ali Ağca, a été condamné à la prison à vie. Le Pape Jean-Paul II a demandé aux gens de prier « pour mon frère Ağca à qui j'ai sincèrement pardonné ».

Deux ans plus tard, il allait prendre la main d'Ali Ağca, alors en prison et paisiblement, lui dire qu'il lui avait pardonné ce qu'il avait fait (même si celui qui aurait pu être son assassin n'avait pas demandé le pardon). Une amitié s’est développée au fil des ans avec la rencontre de la mère de Ağca en 1987, et de son frère une décennie plus tard. En juin 2000, Ağca a été gracié par le Président italien à la demande du Pape. En février 2005, Ağca a envoyé une lettre au Pape pour lui souhaiter bonne chance. Lorsque le Pape est mort le 2 avril 2005, le frère de Ağca, Adrian, a donné une interview disant que Ağca et toute sa famille étaient en deuil et que le Pape avait été un grand ami pour eux.

La réponse d'amour et de miséricorde du Pape Jean-Paul II, est exemplaire. L'amour et la miséricorde de Dieu sont d'autant plus extraordinaires que « sur la croix de Jésus, le pardon est total. L'amour et la justice se mêlent, la vérité et la miséricorde se rencontrent. »

Sagesse

Psaume 40, 10-18

10 Dans la grande assemblée,
j’annonce cette bonne nouvelle : le Seigneur rend libre.
Je ne peux pas me taire, Seigneur, tu le sais.
11 Tu m’as libéré, je ne veux pas garder cela au fond de mon cœur.
Alors je dis : « Le Seigneur est fidèle et il nous sauve. »
Dans la grande assemblée, je ne cache pas ton amour ni ta fidélité.
12 Toi, Seigneur, tu ne me refuseras pas ta tendresse,
ton amour et ta fidélité me protégeront toujours.

13 Oui, des malheurs pleuvent de tous côtés, je ne peux pas les compter.
Mes fautes retombent sur moi, elles m’empêchent de voir clair.
Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête,
et je suis complètement découragé.
14 Je t’en prie, Seigneur, délivre-moi,
Seigneur, au secours, viens vite !
15 Ceux qui veulent ma mort, couvre-les tous de honte !
Ceux qui cherchent mon malheur, chasse-les, qu’ils perdent leur honneur !
16 Ceux qui se moquent de moi en disant : « Ha ! Ha ! »,
que la honte leur ferme la bouche !

17 Mais tous ceux qui te cherchent,
qu’ils dansent de joie à cause de toi !
Ceux qui t’aiment, toi le sauveur,
qu’ils disent sans cesse : « Le Seigneur est grand ! »
18 Moi, je suis malheureux et pauvre, mais le Seigneur pense à moi.
Tu es mon secours et mon libérateur, mon Dieu, viens vite !

Commentaire

Amour et Vérité

Jésus a personnifié l'amour de Dieu, mais il a aussi dit : « Je suis... la vérité » (Jean 14,6) (TOB). Le Saint-Esprit verse l'amour de Dieu dans votre cœur (Romains 5,5) mais il est aussi l'Esprit de vérité (Jean 15,26). La vérité devient dure si elle n'est pas adoucie par l'amour ; l'amour se ramollit s'il n'est pas renforcé par la vérité.

David dit : « Je ne cache ni ton amour ni ta vérité » (Psaume 40,11c). Il prie : « Ton amour et ta fidélité me protégeront toujours » (v.12b). Il ne considère pas que l'amour et la vérité s'excluent mutuellement de quelque façon que ce soit, mais plutôt qu'ils sont complémentaires. La vérité en ce qui concerne Dieu, c’est qu'il vous aime, il est juste et fidèle, et il apporte la justice sur la terre.

L'amour et la vérité vont ensemble, il en est de même pour la justice et la miséricorde. Les concepts de droiture (comme au v.11) et de justice sont très étroitement liés dans les Écritures. Dans ce passage, c'est sur la base de sa connaissance de la Justice de Dieu que David plaide pour sa miséricorde : « Toi, Seigneur, tu ne retiendras pas loin de moi ta miséricorde (…) mes fautes m’ont assailli, et j’en ai perdu la vue » (vv.12,13b) (TOB). Le péché nous aveugle. Nous avons besoin de la miséricorde et du pardon de Dieu pour pouvoir y voir clair.

Prière

Seigneur, que ton amour et ta vérité me protègent toujours.

Nouveau Testament

Luc 9,28-56

Pierre, Jean et Jacques voient Jésus dans la gloire de Dieu

28 Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus emmène avec lui Pierre, Jean et Jacques et il monte sur la montagne pour prier. 29 Pendant que Jésus prie, son visage change, et son vêtement devient blanc comme la lumière de l’éclair. 30 Soudain, il y a deux hommes qui parlent avec lui. C’est Moïse et Élie. 31 On les voit entourés de la gloire de Dieu. Ils parlent avec Jésus de sa mort prochaine à Jérusalem. 32 Pierre et ceux qui sont avec lui dorment très profondément. Quand ils se réveillent, ils voient la gloire de Jésus et les deux hommes qui sont avec lui. 33 Au moment où Moïse et Élie vont quitter Jésus, Pierre lui dit : « Maître, c’est une bonne chose pour nous d’être ici. Nous allons faire trois abris : un pour toi, un pour Moïse, et un pour Élie. » Mais Pierre ne sait pas ce qu’il dit.

34 Pendant qu’il parle, un nuage arrive et il les couvre de son ombre. Au moment où ils entrent dans le nuage, les disciples ont peur. 35 Une voix vient du nuage et elle dit : « Celui-ci est mon Fils, c’est lui que j’ai choisi. Écoutez-le ! » 36 Quand la voix parle, Jésus se retrouve seul. Les disciples gardent le silence, et, ces jours-là, ils n’ont raconté à personne ce qu’ils ont vu.

Jésus guérit un enfant qui a un esprit mauvais

37 Le jour suivant, Jésus et les trois disciples descendent de la montagne. Une grande foule vient à la rencontre de Jésus. 38 Dans la foule, un homme crie : « Maître, s’il te plaît, occupe-toi de mon fils ! C’est mon seul enfant ! 39 Souvent, un esprit le saisit et, tout à coup, il le fait crier, il le secoue très fort, et de la salive sort de la bouche de l’enfant. L’esprit lui fait beaucoup de mal et il le quitte difficilement. 40 J’ai demandé à tes disciples de chasser cet esprit, mais ils n’ont pas été capables de le faire. » 41 Jésus dit : « Vous, les gens d’aujourd’hui, vous n’avez pas la foi et vous faites le mal. Je vais rester avec vous et vous supporter combien de temps encore ? » Ensuite, Jésus dit à l’homme : « Amène ton fils ici ! »

42 Pendant que l’enfant arrive, l’esprit mauvais le jette par terre et le secoue très fort. Mais Jésus menace l’esprit mauvais, il guérit l’enfant et le rend à son père. 43 Tous les gens sont très étonnés. Ils disent : « Vraiment, Dieu est grand ! »

Une deuxième fois, Jésus annonce qu’il va mourir

Tous admirent tout ce que Jésus fait. Alors il dit à ses disciples : 44 « Ouvrez vos oreilles pour retenir ce que je vais vous dire : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » 45 Mais les disciples ne comprennent pas cette parole, elle n’est pas claire pour eux, alors ils ne voient pas ce qu’elle veut dire. Et ils n’osent pas demander à Jésus : « Qu’est-ce que tu as voulu dire ? »

Qui est le plus important parmi les disciples ?

46 Les disciples discutent entre eux. Ils se demandent : « Parmi nous, qui est le plus important ? » 47 Jésus sait qu’ils discutent de cela. Alors il prend un enfant, il le met à côté de lui 48 et il dit à ses disciples : « Si quelqu’un reçoit cet enfant à cause de moi, c’est moi qu’il reçoit. Et la personne qui me reçoit, reçoit aussi celui qui m’a envoyé. Oui, celui qui est le moins important parmi vous tous, voilà le plus important ! »

Celui qui n’est pas contre les disciples de Jésus est pour eux

49 Alors Jean dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un qui chasse les esprits mauvais en ton nom. Nous avons voulu l’empêcher de faire cela, parce qu’il ne fait pas partie de notre groupe. » 50 Jésus répond à Jean : « Ne l’empêchez pas. En effet, celui qui n’est pas contre vous est pour vous. »

Jésus prend la route de Jérusalem

51 Le moment approche où Jésus doit quitter ce monde. Alors il décide avec assurance de prendre la route de Jérusalem. 52 Il envoie des messagers devant lui. Les messagers partent, et ils entrent dans un village de Samarie pour préparer la venue de Jésus. 53 Mais les habitants ne veulent pas le recevoir parce qu’il marche vers Jérusalem. 54 En voyant cela, les disciples Jacques et Jean disent à Jésus : « Seigneur, si tu veux, nous allons commander au feu de descendre du ciel et de détruire ces gens-là ! »

55 Mais Jésus se retourne vers eux, il leur fait des reproches. 56 Et ils partent vers un autre village.

Commentaire

Amour et miséricorde

Est ce qu’il vous est déjà arrivé dans votre vie de faire le genre d’expérience que l’on fait en haut d’une montagne ; une expérience hors du commun de la présence de Dieu, un moment où vous vous êtes sentis extraordinairement proches de Jésus ? Ce passage commence par une telle expérience.

Jésus emmène Pierre, Jean et Jacques sur une montagne pour prier. Pendant que Jésus prie, ils le voient être transfiguré devant eux. « Ils voient la gloire de Jésus » (v.32). Pierre dit à Jésus : « Maître, c’est un grand moment » (v.33) (MSG). « c'est une bonne chose pour nous d'être ici » (v.33). Ils deviennent « de plus en plus conscients de la présence de Dieu » (v.34) (MSG). « Comme il parlait ainsi, survint une nuée qui les recouvrait. La crainte les saisit » (v.34) (TOB). Ils entendent Dieu dire : « Celui-ci est mon Fils, c'est lui que j'ai choisi. Écoutez-le ! » (v.35)

Cependant, comme les disciples, qui sont « descend[us] de la montagne », il arrive un temps où vous aussi vous devez descendre (v.37). Les sommets des montagnes nous inspirent, mais les vallées nous font mûrir.

En bas, les dures réalités de la vie attendaient les disciples – échec dans leur ministère, manque de compréhension et rivalité. Mais l'expérience du haut de la montagne peut aider à voir votre vie en bas, avec une toute nouvelle perspective.

Jésus appelle ses disciples à un amour qui est très inclusif. Il vous appelle à accueillir les gens : « Si quelqu'un reçoit cet enfant à cause de moi, c'est moi qu'il reçoit. Et la personne qui me reçoit, reçoit aussi celui qui m'a envoyé » (v.48). Accueillez les gens, quel que soit ce qu'ils peuvent faire pour vous.

La façon dont vous accueillez les gens, cela compte vraiment. Certaines personnes sont chaleureuses et accueillantes, d'autres pas. Certaines églises sont chaleureuses et accueillantes, et d'autres ne le sont pas. J'ai été énormément marqué par l'église Hillsong et l'accueil qu'elle réserve à chaque personne qui arrive à ses services et conférences. Ils semblent avoir une profonde compréhension du fait qu'en accueillant les gens, ils accueillent Jésus. Et en accueillant Jésus, ils accueillent celui qui l'a envoyé.

Jean dit : « Nous avons vu quelqu'un qui chasse les esprits mauvais en ton nom. Nous avons voulu l'empêcher de faire cela, parce qu'il ne fait pas partie de notre groupe » (v.49). Jésus répond : « Ne l'empêchez pas. En effet, celui qui n'est pas contre vous est pour vous » (v.50 ; cf. Luc 11,23). Acceptez les gens au-delà de vos propres cercles, dénominations et traditions immédiates. S'ils ne sont pas contre Jésus, ils sont pour lui. Accueillez-les en tant que tels.

Par contre, ne soyez pas surpris si vous n'êtes pas toujours les bienvenus. Jésus lui-même n'était pas toujours le bienvenu. « Le moment approche où Jésus doit quitter ce monde. Alors il décide avec assurance de prendre la route de Jérusalem. Il envoie des messagers devant lui. Les messagers partent, et ils entrent dans un village de Samarie pour préparer la venue de Jésus. Mais les habitants ne veulent pas le recevoir » (9,51-53).

Ma réponse immédiate au fait de ne pas être bien accueilli serait semblable à celle de Jacques et Jean – de chercher à me venger. Quand les disciples ont vu comment Jésus était traité, ils ont demandé : « Seigneur, si tu veux, nous allons commander au feu de descendre du ciel et de détruire ces gens-là ! » (v.54). Pourtant, la vengeance n'est pas la bonne réponse : « Jésus se retourne vers eux, il leur fait des reproches » (v.55).

Jésus, qui est la vérité, et qui devait assumer la justice de Dieu sur lui-même à la croix, nous montre ce que signifie aimer même nos ennemis et avoir pitié d'eux.

Prière

Seigneur, aide-moi à aimer, comme Jésus, d'une manière entière. Aide-moi à ne jamais chercher à me venger, mais à faire preuve de miséricorde et d'amour même envers mes ennemis.

Ancien Testament

Nombres 35,1-36,13

Les villes des lévites

35 Le Seigneur parle à Moïse dans la plaine de Moab, près du fleuve Jourdain, en face de la ville de Jéricho. Il lui dit : 2 « Commande aux Israélites de choisir des villes dans les terres qu’ils possèdent. Ils les donneront aux gens de la tribu de Lévi pour que ceux-ci y habitent. Ils doivent leur donner aussi les pâturages autour de ces villes. 3 Les lévites s’installeront dans les villes, et les champs serviront à leurs troupeaux et aux autres animaux qu’ils possèdent. 4-5 Les champs s’étendront sur 500 mètres au-delà des murs qui protègent la ville, vers l’est, le sud, l’ouest et le nord. Vous mesurez ainsi un carré de 1 000 mètres de côté, avec la ville au milieu. 6 On donnera aux lévites les six villes de refuge. Celui qui a tué quelqu’un sans le vouloir peut se réfugier là. On leur donnera aussi 42 autres villes. 7 Cela fera en tout 48 villes avec les champs tout autour. 8 Chaque tribu donnera des villes en tenant compte de son importance. Une grande tribu en donnera plus, une petite tribu en donnera moins. »

Les villes de refuge

9 Le Seigneur dit à Moïse : 10 « Voici ce que tu diras aux Israélites : Après que vous aurez passé le fleuve Jourdain pour entrer dans le pays de Canaan, 11 vous choisirez certaines villes comme villes de refuge. Celui qui a tué une personne sans le vouloir pourra se réfugier là. 12 De cette façon, il échappera à l’homme chargé de venger la personne tuée. On ne devra pas le faire mourir avant que la communauté le juge. 13 Il y aura six villes de refuge : 14 trois à l’est du Jourdain et trois dans le pays de Canaan. 15 Toute personne, Israélite, étranger installé dans le pays ou étranger de passage, qui a tué quelqu’un sans le vouloir, pourra se réfugier dans une de ces villes.

16 « Si un homme frappe quelqu’un avec un objet en fer, et s’il cause sa mort, c’est un assassin : il faut le faire mourir. 17 S’il le frappe en lui lançant une pierre qui peut tuer, et s’il cause sa mort, c’est un assassin : il faut le faire mourir. 18 S’il le frappe avec un objet en bois qui peut tuer, et s’il cause sa mort, c’est un assassin : il faut le faire mourir. 19 C’est l’homme chargé de venger la personne tuée qui fera mourir l’assassin, dès qu’il le trouvera. 20 Supposons ceci : Un homme bouscule une personne avec haine, ou il lui lance un objet pour lui faire du mal, et il cause sa mort. 21 Ou encore il la frappe méchamment d’un coup de poing, et il cause sa mort. Cet homme est un assassin : il faut le faire mourir. L’homme chargé de venger la personne tuée fera mourir l’assassin dès qu’il le trouvera.

22 « Mais voici un autre cas : Quelqu’un tue une personne en la bousculant. Il ne l’a pas fait exprès, il n’avait rien contre elle. Ou bien il lui a lancé un objet, mais sans méchanceté. 23 Il peut aussi laisser tomber sur une personne qu’il n’a pas vue une pierre capable de tuer. Pourtant, il n’était pas son ennemi et il ne lui voulait aucun mal. 24 La communauté suivra les règles établies pour juger cette affaire entre celui qui a tué une personne et l’homme qui doit la venger. 25 La communauté protégera contre le vengeur celui qui a tué sans le vouloir, et elle le ramènera dans la ville où il s’était réfugié.

« Celui qui a tué sans le vouloir doit rester dans la ville de refuge. Il y restera jusqu’à la mort du grand-prêtre consacré. 26 Mais supposons ceci : Celui qui a tué quelqu’un sort de la ville de refuge, 27 et le vengeur le rencontre. Celui-ci peut alors le tuer et il n’est pas coupable. 28 En effet, l’homme qui a tué quelqu’un sans le vouloir doit rester dans la ville de refuge jusqu’à la mort du grand-prêtre. Mais après la mort du grand-prêtre, cet homme peut retourner sur ses terres.

29 « Vous respecterez toujours ces lois, de génération en génération, partout où vous habiterez.

30 « Dans tous les cas de mort violente, on condamnera l’assassin à mort seulement après avoir entendu plusieurs témoins. Un seul témoin ne suffit pas. 31 Vous n’accepterez pas d’argent pour qu’on laisse en vie un assassin qui mérite la mort. Il faut le faire mourir. 32 Vous n’accepterez pas d’argent non plus pour le laisser s’enfuir dans une ville de refuge et retourner sur ses terres avant la mort du grand-prêtre.

33 « Vous ne devez pas rendre impur le pays où vous habiterez. Or quand on tue quelqu’un, cela rend le pays impur. Et on ne peut purifier le pays du sang versé que par la mort de l’assassin. 34 Vous ne rendrez donc pas impur le pays où vous habiterez et où je serai présent moi-même au milieu de vous. Oui, moi, le Seigneur, j’habite au milieu des Israélites. »

L’héritage des filles doit rester dans la tribu

36 Des gens de la famille de Joseph arrivent. Ce sont les chefs de famille du clan de Galaad, fils de Makir et petit-fils de Manassé. Ils viennent trouver Moïse et les chefs de familles israélites. 2 Ils disent : « Moïse, le Seigneur t’a commandé de partager le pays entre les tribus d’Israël, en tirant au sort. Il t’a commandé aussi de donner la part des terres de notre frère Selofad à ses filles. 3 Il peut arriver que celles-ci se marient avec des hommes d’une autre tribu d’Israël. Dans ce cas, leur part de terres sera coupée des terres de notre tribu. Et elle s’ajoutera aux terres de leur nouvelle tribu. La part que nous avons reçue par le sort sera donc diminuée. 4 De plus, pendant l’Année de Réjouissance, leur part de terres passera pour toujours de notre tribu à leur nouvelle tribu. »

5 Alors Moïse, sur l’ordre du Seigneur, donne aux Israélites les règles suivantes : « Les gens de la famille de Joseph ont raison. 6 C’est pourquoi voici ce que le Seigneur commande au sujet des filles de Selofad : Elles pourront se marier avec qui elles veulent, à une condition : leur mari doit appartenir à un clan de la tribu de leur père. 7 De cette façon, les terres d’Israël ne passeront pas d’une tribu à une autre. Chaque Israélite doit rester attaché aux terres de sa tribu. 8 Si dans une tribu, une femme reçoit des terres en héritage, elle doit se marier avec un homme appartenant à la tribu de son père. Ainsi, chaque tribu israélite gardera les terres reçues de ses ancêtres. 9 De cette façon, les terres ne passeront pas d’une tribu à une autre. Chaque tribu d’Israël doit rester attachée à ses terres. »

10 Les filles de Selofad font comme le Seigneur l’a commandé à Moïse. 11 Mala, Tirsa, Hogla, Milka et Noa se marient avec leurs cousins, dans la famille de leur père. 12 Ces hommes font partie des familles nées de Manassé, fils de Joseph. Ainsi, les terres qu’elles ont reçues en héritage restent dans la tribu de leur père.

13 Voilà les commandements et les règles que le Seigneur a donnés aux Israélites. Il les a donnés par l’intermédiaire de Moïse, dans la plaine de Moab, au bord du fleuve Jourdain, en face de la ville de Jéricho.

Commentaire

Amour et justice

L’ensemble de la vie nationale d'Israël était directement gouvernée par Dieu. Elle se situait dans un monde très différent du nôtre. Certaines de ses lois ont une application universelle. D'autres étaient spécifiques à l’Israël Antique. Nous voyons ici les débuts d'un code de pratique juridique spécifique à l’Israël Antique.

La peine capitale pour meurtre était appliquée comme une expression de la sainteté de la vie humaine (Genèse 9,6). C'est parce que l'enlèvement d'une vie humaine était considéré comme très grave que la peine devait être si sévère. C'était une société dans laquelle l'alternative – l'emprisonnement à vie, par exemple – n'était pas vraiment facile à mettre en œuvre.

Nous voyons qu'une distinction a été faite entre le meurtre commis « avec haine » ou « avec méchanceté » (Nombres 35,20) (TOB) et ce qui était effectivement un homicide involontaire, commis « par hasard et sans hostilité » (v.22) (TOB). Nous assistons là au début du droit au procès par jury –c'est-à-dire par le peuple. « Le meurtrier ne sera pas mis à mort avant d'avoir comparu devant la communauté pour être jugé » (v.12) (TOB). « La communauté suivra les règles établies pour juger » (v.24) (TOB).

« Le vengeur » (v.19) (TOB) ne se vengeait pas en privé. L'affaire devait être portée devant le tribunal (« la communauté », v.12) par plus d'un témoin et la décision était prise par le tribunal. Il devait y avoir de très bonnes preuves (v.30), et pas de place pour la corruption (v.31).

Le Nouveau Testament fait une distinction entre les agissements de l'État et la moralité personnelle. Les autorités dirigeantes sont établies par Dieu et « elle [l’autorité] est au service de Dieu pour t’inciter au bien. Mais (…) ce n’est pas en vain qu’elle porte le glaive : en punissant, elle est au service de Dieu pour manifester sa colère envers le malfaiteur. » (Romains 13,4) (TOB). L'État se charge de la protection des autres. Rester sans intervenir et permettre l'injustice ne serait pas vraiment une démonstration d’amour et des valeurs chrétiennes. Ce serait laisser le mal s'installer sans limites, et ignorer la douleur des victimes.

Pourtant, sur le plan de la morale personnelle, Jésus et l'apôtre Paul nous disent tous deux de ne pas nous venger (Matthieu 5,38-42 ; Romains 12,17-19). Cette attitude d'amour et de pardon ne signifie pas nier la justice, mais plutôt exprimer la confiance dans la justice ultime de Dieu (voir Romains 12,19). Alors que nous avons confiance en la justice de Dieu, nous sommes capables d'imiter son amour. Comme l'écrit Miroslav Volf (théologien chrétien croate), "La pratique de la non-violence exige de croire en la vengeance divine." Il explique que lorsque nous savons que le tortionnaire ne triomphera pas éternellement de la victime, nous sommes libres de redécouvrir l'humanité de cette personne et d'imiter l'amour de Dieu à son égard.

La distinction entre notre propre moralité et celle de l'État crée une tension en nous tous. Nous sommes tous des individus ayant reçu de Jésus l'ordre de ne pas se venger ou de ne pas exercer de représailles. Nous sommes aussi des citoyens de l'État ayant le devoir d’empêcher la criminalité et de traduire les malfaiteurs en justice. Il n'est pas facile de maintenir cette tension, mais une attitude d'amour exige que nous le fassions. Notre motif devrait toujours être l'amour et la justice, et non les représailles ou la vengeance. Dans chaque situation, nous devons agir avec une attitude d'amour.

Prière

Seigneur, aide-moi à combiner la passion pour la vérité et la justice avec une attitude d'amour et de miséricorde.

Pippa ajoute

Luc 9,46-48

Je n'arrive pas à croire qu’on les retrouve encore en train de se disputer pour savoir qui est le plus grand. Et bien, au moins, ils sont honnêtes. Au verset 48, il est dit : « celui qui est le plus petit d’entre vous tous, voilà le plus grand. » (TOB) La véritable humilité c’est quelque chose de beau et d’inspirant.

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Références

John Eddison, 'A la croix de Jésus', © Scripture Union

Miroslav Volf, Exclusion & Embrace, (Abingdon 1996), p.304

Sauf indication contraire, les citations bibliques sont tirées de La Bible Parole de Vie © Société biblique française – Bibli’O, 2000.

Les extraits marqués (Colombe) sont tirés de La Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978.

Les extraits marqués (NFC) sont tirés de La Bible Nouvelle Français courant © Société biblique française – Bibli’O, 2019.

Les extraits marqués (TOB) sont tirés de la Traduction œcuménique de la Bible © Société biblique française – Bibli’O et Editions du Cerf, 2010.

Les extraits marqués (MSG) sont traduits de la Message.

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